Des manifestations de protestations ont été violement dispersées le lundi 18 mars en cours par la police nationale devant le bureau du territoire. La population exige sans délai du chef coutumier légitime à la tête de cette chefferie de Bukumu. Cette installation est attendue depuis cela 12 mois. Date à laquelle la signature d’arrêté ministériel reconnaissant la légitimité au trône du Prince Lebon Bakungu Bigaruka.
C’est depuis cela sept jours que la population de la chefferie de Bukumu manifeste régulièrement devant le bureau de cette chefferie pour exiger l’installation immédiate de leur mwami, Lebon Bakungu Bigaruka. Selon l’un des notables de Bukumu, à l’inspiration du moratoire de 48 heures datant du 14 mars dernier accordé aux autorités provinciales et nationales pour l’exécuter. Il a fallu poursuivre avec d’autres actions de pression. Déodate Nyandwi en parle « c’est depuis le 14 mars, ces 48 h sont expirées et nous sommes en train de passer à la vitesse supérieure car nous exigeons le gouverneur de nous installer Lebon Bakungu car il a lui-même déclaré que son ministre l’installe, mais sans suite » explique-t-il. L’ex- gouverneur Julien Paluku avait renvoyé ce dossier à son ministre provincial de l’intérieur car l’intéressé Lebon Bakungu dispose tous les documents pour qu’il soit installé comme le chef légitime du territoire de Nyiragongo.
Le ministre avait déjà autorisé son intronisation
En rappel, le 19 février 2018 que, le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur Emmanuel Shadary avait signé un arrêté reconnaissant la légitimité au trône de la chefferie de Bukumu du vrai prince, Lebon Bakungu. Cet arreté ministère s’était accompagné par une notification du gouverneur de la province du Nord-Kivu autorisant son intronisation immédiate. Mais cela n’a jamais été fait. Pour l’administrateur du territoire de Nyiragongo, Yobali Albert dit attendre toujours la décision finale de sa hiérarchie. Par ailleurs, le député national nouvellement élu dans ce territoire, Mutuel Moromoro dit poursuivre des contacts au niveau de Kinshasa pour résoudre ce problème, il a été joint par votre rédaction « j’ai eu un contact direct avec le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur. Il me dira que cette question des nouvelles donnes et son installation pose problème » déclare-t-il en ajoutant qu’il m’a demandé de dire à la population de Bukumu qu’au moment venu, une solution sera définitivement trouvée à ce problème.
Des autorités sont sur le coup
A en croire notre source, le gouverneur qui conduit les affaires courantes au Nord-Kivu, Feler Lutahichirwa a été appelé à Kinshasa pour finaliser ce dossier. En attendant que la solution soit trouvée, le président de la société civile à Nyiragongo condamne la répression violente des manifestants par la police. Mambo Kawaya en dénonce en ce terme « cela fait 9 mois et plus que la population manifeste pour réclamer leur droit. Le bureau du Chefferie ne doit pas rester sans son chef, mais aussi la façon dont le lieutenant-colonel Malosa se comporte contre la population, il a la gâchette facile » explique-t-il en continuant qu’il donne l’ordre de tirer les balles réelles sur la population sans défense. Le responsable de la société civile à Nyiragongo serait également victime de la maltraitance de cette autorité policière et ne jure qu’à déposer une plainte à l’auditorat militaire contre le colonel Malosa de la PNC. Il a aussi plaidé pour la libération de trois jeunes hommes qui ont été arrêtés pour avoir manifesté. Contacté, le commandant de la PNC Nyiragongo répond qu’il ne fait qu’obéir aux ordres de sa hiérarchie. Il faut dire que cette société civile ne jure qu’à mettre en termes de ce phénomène de succession d’intérimaires qui n’a fait que durer, 20 ans d’intérims déjà en territoire de Nyiragongo.
Norbert Mwindulwa