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Il se produira à Zongo, dans la province du Kongo central, du 2 au 4 août, trois nuits dites »de diseurs ».
« Nuits des Diseurs », à en croire son organisateur, Malafi Niamba, poète, dramaturge et patron du collectif Malafi’Arts Productions, est un évènement de conversations autour du feu et, en même temps, de conservation et diffusion de la tradition orale congolaise à travers des campings itinérants, qui rassemblent autour du feu des personnalités littéraires, artistiques, écologiques et scientifiques.
Le Collectif Malafi’Arts Productions qui est à l’origine de ce grand événement sous l’auspice de son leader ci-haut évoqué, les veut sous le thème : « Impact du transport maritime, terrestre et fluvial sur l’environnement ».
C’est dans cet esprit que s’est organisée, faut-il le rappeler, samedi 20 juillet, à Ingenious City, au Quartier GB, dans la commune de Ngaliema, à Kinshasa, une table ronde, avec comme point inscrit à l’ordre du jour : » Tourisme culturel, un levier d’attractivité et de diversification de l’offre touristique dans le Bassin du Congo ».
Plusieurs têtes pensantes du monde scientifique, écologique, littéraire et artistique ci-haut évoquées ont pris part à cette grande rencontre.
Malafi Niamba, en sa qualité d’initiateur, tant de cette table-ronde, riche en perspectives, que de ces tant attendues nuits, a été interaction à la fois avec des participants en présentiel et ceux qui l’ont été en virtuel.
Il y avait parmi ceux en présentiel, entre autres, Allan Lofoli, Directeur à l’Office National du Tourisme, en même temps, président de l’Association des Guides Touristiques de la RDC; Alain Bomboko, auteur et Ingénieur commercial de l’Ecole de Commerce Solvay, une faculté de l’Université Libre de Bruxelles ; Marie-Ange Lundu, Guide touristique et initiatrice deTokende Africa « Conference », une structure basée en RDC ; Marie-Madeleine Ndundu, Médiatrice culturelle et patronne de Yuula Académie, RDC. ; Nathalie Fodderie Ekila, Gestionnaire du restaurant Inzia à Kinshasa/Gombe, penseuse et Experte belgo-congolaise en communication sociale et culturelle ; Papy Kabadi Lelo Odimba, Professeur à l’Institut National des Bâtiments et des Travaux Publics.
C’est sans oublier Luc Ngwene Amoni et Mirielle Nsoseme Mbo, Experts en administration et gestion des entreprises culturelles, sportives et de loisirs, tous deux licenciés de l’Institut National des Arts en République Démocratique du Congo.
Ont participé en virtuel : Paul Ngoie, Le Perc, artiste et Conseiller culturel au cabinet du Ministre de la Culture, Arts et Patrimoines de la République Démocratique du Congo ;
Cinardo Kivwila, journaliste et patron de Event RDC ; Nicaise Moulombi, Président du ROSECVAC, Réseau des Organisations de la Société Civile pour l’Économie Verte en Afrique Centrale, un réseau qui a pignon sur rue au Gabon ;
Pierre-Claver Mabiala, Directeur de l’espace culturel Yaro, et initiateur de la Route de l’Artstiste de l’Afrique Centrale, RAAC en sigle, ainsi que Luc Maytouckou, expert en industrie culturelle et créative au Sénégal.
Les échanges, tant en présentiel qu’en virtuel, ont eu pour axe de rotation : comment faire de la culture l’épicentre des intérêts touristiques.
Le Directeur Allan Lofoli a parlé, entre autres, de la tenue très prochaine à Kinshasa d’un événement touristique dénommé Yeba Kin. Il s’agit, à l’en croire, d’un concept de valorisation, via le tourisme, de tout ce qu’il y a comme curiosité culturelle dans la capitale de la République Démocratique du Congo.
Alain Bomboko, en sa qualité d’auteur spécialisé sur la question des eaux douces, a évoqué ses projets qu’il a autour à la fois du fleuve Congo et de la production et conservation des produits de la pêche.
« J’ai initié un projet à Mbandaka où je suis propriétaire d’un port que je compte rendre touristique en mettant en évidence les poissons du fleuve au niveau de la ville de Mbandaka où il existe plusieurs rivières (Ruki, Boloko, Ikelemba et autres). », a-t-il fait savoir avant d’expliquer :
« L’élément central, ce sera le poisson en tant que tel. D’abord le poisson comme élément culinaire et la cuisine comme élément culturel ».
Ce fils de Justin Bomboko, c’est lui, faut-il le souligner, l’auteur du fameux ouvrage : « Les dernières nouvelles du fleuve »
Marie-Ange Lundu a proposé qu’on arrête d’identifier la RDC seulement comme pays où prévaut la guerre. Ce qui fait même fuir les touristes. Elle a suggéré à cet effet des descentes brutes et imprévues dans le Congo profond afin qu’on se défasse de toutes ces idées toutes faites ainsi que toutes ces représentations stéréotypées qu’on lui a gratuitement affublées ; elle a en plus préconisé l’intégration du cours de tourisme et excursions dans les horaires scolaires afin que les enfants parviennent à prendre conscience de l’héritage du Congo.
Marie-Madeleine Ndundu a proposé qu’on amène les enfants dans des sites touristiques où ils s’exerceront en même temps à l’apprentissage des instruments musicaux, dont le likembe et autres, mais aussi de la peinture, de la photographie et du slam.
Elle a cité le cas du monument de l’Échangeur de Limete, qu’elle prie le ministre en charge des Infrastructures et Travaux Publics de bien vouloir aménager en vue de la tenue permanente dans son enceinte des festivals et autres manifestations culturelles.
« Les jeux de la Francophonie ont démontré que les Congolais ont grandement soif des événemnts culturels », a-t-elle révélé.
Luc Ngwene a fait un rappel sur les objectifs de son mémoire de fin d’études à l’Institut National des Arts, ayant porté sur la gestion et l’animation Touristiques du Jardin Botanique de Kisantu.
Le jeune diplômé a pu répondre à sa préoccupation épistémologique, parmi tant d’autres, à savoir : « comment les activités culturelles dans le Jardin Botanique de Kisantu peuvent-elles contribuer au développement du tourisme en République Démocratique du Congo ? »
Dans sa réponse à cette préoccupation, il a trouvé que la promotion des activités touristiques de ce site nécessite des recours aux stratégies de l’animation culturelle susceptibles d’attirer les visiteurs, améliorer la qualité des programmes ainsi que celle des services proposés.
Il a en plus, un peu au même titre que madame Ndundu, proposé un projet de création des séances d’apprentissage des instruments modernes de la musique congolaise au sein du Jardin Botanique de Kisantu.
Foi sur son heuristique, « le tourisme et la culture doivent en permanence aller de pair ».
Sa consoeur Mirielle Nsoseme a elle aussi rappelé les objectifs de son mémoire. La jeune diplômée, via sa problématique, se pose un certain nombre de questions.
Dans la première de ces questions, elle veut savoir : « pourquoi l’Office National du Tourisme de la République Démocratique du Congo ne songe pas à mettre en place le plan stratégique pour la promotion du tourisme culturel à Kinshasa ».
Dans la seconde, elle se demande : « d’où vient que l’ONT soit jusqu’ici en train de tarder à activer le plan directeur national du tourisme, qui continue à rencontrer jusqu’à l’heure actuelle des difficultés dans son exécution ? ».
Au sujet de sa stratégie animationnelle, elle a évoqué cette dernière comme devant viser principalement les aspects culturels de la destination touristique de la RDC: son architecture, son histoire, sa gastronomie, son artisanat local ainsi que ses us et coutumes.
Pour madame Nathalie Fodderie Ekila du restaurant Inzia, ce qui importe, c’est de replacer notre ambition de développer notre tourisme sur le marché mondial du tourisme.
Madame Fodderie a démontré noir sur blanc que le niveau d’accessibilité de nos parcs est très compliqué et ça veut dire que ça coute extrêmement cher de visiter la République Démocratique du Congo en venant de l’extérieur.
« C’est pendant qu’à l’intérieur, les gens ont plus envie d’un tourisme moderne à la Dubaï, plutôt que d’aller visiter l’intérieur du pays », a-t-elle déploré avant d’éclaircir :
C’est à ce moment-là que l’idée m’est venue de travailler sur une stratégie de développement du tourisme culturel ». C’était à l’époque où j’étais la chargée de communication de l’ICCN, Institut Congolais pour la Conservation de la Nature; c’était durant le mandat de Modero comme ministre du Tourisme.
« Nous étions allés à Madrid et nous y avions créé La Nuit du Congo et c’est Héritier Watanabe qui avait agrémenté l’événement », témoignage de madame Fodderie qui renchérit :
« J’ai proposé un programme de développement du tourisme culturel qui semblait être le meilleur levier, parce que de Kinshasa, on pouvait commencer des excursions de façon progressive soit vers le Kongo central ou soit vers le Bandundu et, de proche en proche, vers d’autres provinces.
Nathalie Fodderie souhaite que les gens se familiarisent avec les destinations de la RDC surtout en lien avec sa culture, ses arts plastiques, son artisanat, ses danses et musiques folkloriques, ses langues, ses us et coutumes ainsi que sa gastronomie.
« Ma stratégie de développement du tourisme culturel, que j’ai proposé au ministre en exercice du tourisme, repose d’abord sur un calendrier événementiel et ça demanderait que tout opérateur qui se sait inventeur sache comment se mettre à planifier et à enrichir ce calendrier dans le cadre du tourisme culturel ».
La patronne du restaurant Inzia a misé sur l’intérêt qu’ont nos artistes de faire office d’ambassadeurs de la campagne de développement qui sera organisée à cet effet autour du marché du tourisme ainsi que de se préparer en même temps à accueillir des milliers de touristes qui voudront bien venir visiter le pays.
« C’est important que la formation du personnel qui sera associé à cette tâche soit elle aussi de qualité et pareil pour l’offre alimentaire », a-t-elle suggéré avant de faire à haute voix, par rapport à ce domaine, un constat somme toute amer :
« On est à l’heure actuelle en train de tomber en mode nourriture malsaine et nous avons le devoir de valoriser à la fois nos produits agricoles et notre gastronomie naturelle ».
Pour elle, dans le secteur alimentaire congolais, on peut envisager un tourisme agro-alimentaire par le biais du développement des fermes aux alentours de la ville de Kinshasa, en vue que cette dernière soit en permanence approvisionnée en denrées alimentaires.
C’est non loin de cet ordre d’idées qu’elle a parlé du tourisme culturel comme étant la « rente » du lancement de toutes les autres formes du tourisme.
Quant au Professeur Papy Kabadi Lelo Odimba, ingénieur géomètre, topographe et expert immobilier assermenté, le tourisme en RDC doit reposer sur un fonds ou soit une référence qui permettra à ce que la RDC puisse réaliser à la perfection son développement.
« C’est vrai que l’on parle du tourisme, mais l’on doit soutenir le support sur lequel il doit se reposer. C’est là qu’il existe, entre autres, ses forêts, ses eaux, sa faune, tout ce qui est biotique et ainsi de suite », a-t-il proposé, avant de poursuivre le fil de sa pensée :
« Or, avec toute cette tenue aquatique et toute cette tenue foncière, nous avons un modèle sur lequel nous pouvons représenter nos frontières. C’est sur l’eau ou sur le bassin du Congo que nous devons tisser des liens avec tous nos pays voisins ainsi que tous ceux avec lesquels nous avons en partage le Bassin du Congo », a-t-il conclu.
Paul Leperc a rassuré sur l’existence d’une collaboration qui existe à l’heure actuelle entre le ministère de la Culture, Arts et Patrimoines et celui du Tourisme. Les deux, a-t-il rassuré, sont en train de mettre en conjonction leurs projets en vue du bien-être du tourisme culturel en République Démocratique du Congo.
Cinardo Kivwila a propsé de solides passerelles de collaboration entre les opérateurs touristiques, y compris le pouvoir étatique, et les structures médiatiques, si du moins l’on veut à ce que le tourisme en RDC se développe à merveille.
Pierre-Claver Mabiala a parlé de comment il a réussi à faciliter la tâche aux artistes de la région en termes de mobilité en faisant usage de la surface routière pour des tournées en Afrique Centrale.
» L’espace culturel Yaro a initié le projet RAAC, à savoir Route de l’Artiste de l’Afrique Centrale.
Au regard de ce projet, nous créons nous-mêmes des spectacles que nous partons jouer au-delà de nos frontières », a-t-il fait savoir.
Foi sur ses déclarations le projet RAAC est un modèle qui évolue bien, surtout vu le fait qu’il a été pris en compte par le bureau de la CEMAC, Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale.
Pour prendre les propos de Luc Maytoukou au Sénégal, « si l’on parle du tourisme culturel à l’heure actuelle, ça ne doit pas être le simple fait que le touriste vienne visiter les actions culturelles ; mais, il devra en plus s’agir que soient organisées des stratégies de sorte que la présence d’un visiteur dans un pays puisse être bénéfique à plusieurs secteurs à la fois : transport, hôtellerie, restauration et autres « , a-t-il souligné avant de tirer les choses au clair :
« 80% des chose à voir dans un pays relèvent du domaine de la culture ».
Beaucoup de choses ont été dites avec une abondance telle que l’espace très exigu nous imparti dans ce papier d’information ne saura les contenir toutes.
Pour de plus amples détails veuillez vous référer au rapport qui a été rédigé à cet effet.
Monsieur Juvenal Bafolembe, Chargé de communication interne et institutionnelle de la BRACONGO avait rehaussé de sa présence cette table-ronde pour confirmer la présence bracongolaise durant ces trois nuits des diseurs qui auront lieu à Zongo, faut-il le rappeler, du 2 au 4 août 2024.
C’est ici le lieu de souligner que la toute première édition de ces nuits de diseurs a eu lieu au village Mafufu, plus précisément au sein de l’éco-village Wandek’art à Kimwenza.
Elle a été suivie de celle qui a eu lieu sur le sol de l’île Bambou à Brazzaville, capitale placée sur la rive droite du majestueux fleuve Congo, au sud-ouest du Pool Malebo.
L’idée, à en croire Malafi, est de développer la culture du palabre, faciliter les échanges des connaissances sur la gestion intégrée des ressources en eaux, au regard du 6è objectif de développement durable des Nations Unies, à savoir ODD 6, entre les jeunes et les vieux, ainsi que sensibiliser sur la protection de l’environnement dans un cadre de vie enchanteur.
Malafi’Arts Productions, en tant que collectif, est un CAMP des événements culturels ; par CAMP, comprenez : Collectif d’Artistes pour le Management et la Production.
Il est un centre de création artistique et de recherche en milieu urbain et péri-urbain.
Il a pour objectif global : la vulgarisation des arts de spectacles dans les milieux peri-urbains avec une mission, celle de former, de produire, de manager et d’accompagner les artistes ainsi que leurs oeuvres pour à la fois une visibilité globale et une cohésion socioculturelle.
Son siège se trouve basé au sein de la maison culturelle »Les Mwindeurs », du même entrepreneur, situé au Quartier 7 à N’djili.
Christian Kadiambiko, c’est l’homme qui a accueilli, à bras ouverts, cette grande rencontre au sein de Ingenious City, en sa qualité de responsable du lieu.
Saint-Germain Ebengo
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