L’enquête menée auprès de plusieurs médecins de Goma, de nombreux avortements ont toujours donné lieu à des complications traitées dans un établissement de santé. En guise de solutions, les gynécologues recommandent le renforcement des initiatives d’offre des services de contraception de haute qualité aux femmes et aux couples Gomatraciens. Il avance des statistiques spectaculaires des avortements.
Le Dr. Pacifique Ndaganda, gynécologue au centre hospitalier « AMANI », dans la commune de Karisimbi, a reconnu, lors de nos interviews accordées ce 04 Juillet 2019 dans son cabinet de travail, que les avortements clandestins courants en RDC en général et à Goma en particulier, constituent un vecteur contribuant à l’accroissement de nombreux cas des décès des femmes. Se référant ainsi au dernier cas en date, d’une jeune fille qui se fait tué en voulant se débarrasser de son fœtus à un centre de santé dont nous taisons le nom. Il a également fait à l’illusion aux dernières données statistiques en sa possession. Ce médecin Spécialiste estimé ’autour de 146.700, le nombre d’avortements pratiqués en 2018 en RDC.
Des études en sont claires
Par ailleurs, les résultats d’une étude menée par des chercheurs de l’Université de Goma, ne relèvent qu’un taux d’avortement représentatif de 56 cas pour 1000 femmes en âge de procréer. Cette étude fournit les premières estimations de l’incidence de l’avortement en RDC, où la procédure est strictement interdite par la loi, sans exception. Les chercheurs ont également calculé l’incidence de la grossesse non désirée dans cette ville en 2018, indiquant que plus de sept grossesses sur 10 tombaient dans cette catégorie d’avortement.
Ce taux relativement élevé de grossesses indésirables est lié à de très faibles niveaux de pratique contraceptive moderne. Cette étude ajoute que, parmi les femmes Gomatraciennes mariées, 25 % seulement recourent à cette pratique alors que, 70% d’elles déclarent ne pas désirer d’enfants à court terme ou rien du tout. « La grossesse indésirable est la cause profonde de la plupart des avortements et nous avons constaté à Goma que, sur l’ensemble de ces cas, la moitié de celles-ci sont rompues délibérément » déclare ce spécialiste gynécologue.
Un avortement rassuré pour protéger la vie
Pour le Dr Clovis Kabuka de la structure sanitaire Docs, bien que le code pénal de notre pays, la RDC interdit catégoriquement l’avortement, il est acceptable que, la procédure soit pratiquée pour sauver la vie d’une femme et, dans des cas rares, les femmes peuvent obtenir à celui-ci, des soins d’avortement médicalisé.
Hors-mis ces circonstances particulières, les procédures d’avortement recherchées par les femmes sont clandestines et souvent pratiquées dans des conditions très périlleuses.
En conséquence, les résultats de cette étude, de nombreux cas d’avortements ont toujours donné lieu à des complications traitées dans une structure sanitaire. Pour des solutions durables, notre source recommande le renforcement des initiatives d’offre des services de contraception de haute qualité aux femmes et aux couples Gomatraciens. A l’échelle mondiale, on a estimé à 25,5 millions le nombre d’avortements non sécurisés en septembre 2017 dont 8 millions d’entre eux ont été pratiqués dans des conditions dangereuses ou très risquées. Chaque année, 4,7% à 13,2% des décès sont attribués à un avortement non sécurisé renseigne un rapport d’étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La majorité de ces types d’avortements, soit 96%, ont été pratiqués dans les pays sous-développés, en Afrique, en Asie et en Amérique latine où des efforts accrus s’imposent, afin de garantir l’accès à la contraception et à l’avortement sécurisé.Norbert Mwindulwa