La lutte contre les kulunas à Kinshasa a pris des proportions décisives jusqu’à atteindre son stade actuel dénommé : »Opération Ndobo », une mesure anti-gang mise en place depuis un certain temps, par le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani.
L’homme d’État en charge, dans le cas d’espèce,. De la Sécurité, veut mettre fin une fois pour toutes à la criminalité juvénile qui ne cesse de prévaloir, depuis la nuit du temps, dans les rues de la ville de Kinshasa, désormais convertie en un cadre de films d’horreur.
Jeudi 12 décembre, faut-il se le rappeler, lors du briefing de presse auquel il a été associé, par son confrère de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, comme orateur principal, le Patron de l’intérieur a réaffirmé sa détermination de finir par traquer tous ces jeunes brigands, qui ne cessent de semer de la terreur dans la ville de Kinshasa, avant de les déférer devant les instances judiciaires.
Pendant ce temps, plusieurs questions se posent, 1°, cette décision de la part du VPM en charge de la Sécurité qui fait l’objet d’une très large diffusion médiatique, à travers toutes les télévisions de la ville de Kinshasa, ne risque-t-elle pas d’entraîner un changement hypocrite de comportement de la part de ces brigands, comme pour tromper la vigilance de la Police ?
2°, si oui, la Police Nationale Congolaise ne risque-t-elle pas de dormir sur ses lauriers, croyant avoir réussi à pacifier la ville ?
3°, de quelle manière la PNC pourra-t-elle changer son fusil d’épaule dans le cas d’une recrudescence de la situation ?
Les réponse à ces questions nous amènent en premier lieu à évoquer le pouvoir discrétionnaire de la Police, allusion faite à ses prérogatives de décider à la fois sur la violation de la Loi, sur celle de l’ordre public, sans oublier celle de bonnes moeurs, qu’elle est censée soumettre aussi bien à la repression qu’à des mesures punitives, somme toute irréfragables.
Ce qui ne nous empêche pas de reconnaître que lorsque la Police (ou l’Armée) rend publiques ses stratégies d’intervention avant leur opérationnalisation, cela risque d’affaiblir son action déjà portée à la très large connaissance de l’ennemi ».
Le cas des kulunas que nous sommes en train de déplorer dans le rouleau de ce pdf, entendez : papier de fond, ne fait pas exception à cette règle.
Ces brigands, au moment où nous sommes en train de mettre sous presse cette analyse, sont, faut-il le signaler, largement pré-informés de l’hameçon, »ndobo » dans la langue de Georges Embanda (voir Keba na Camera), que compte leur tendre le Vice-Premier ministre en charge de la Sécurité.
»À malin, malin et demi », dit-on, ces kulunas, loin d’être des idiots, selon que l’analphabète n’est pas bête, sont déjà en train d’adopter un comportement trompeur qu’ils ont réussi à adapter au climat actuel, jusqu’à ce que passe ce vent qui est en train de souffler dans le sens de leur ramassage par les forces policières.
Il se passera donc, durant tout ce temps, une embellie sécuritaire mensongère qui se profile déjà à l’horizon, avec à sa base : un changement hypocrite de comportement par ces malfaiteurs, le temps pour eux de faire passer les bruits des bottes des policiers qui seraient, en vain, en train de les chercher.
Il s’ensuivra alors du côté de la gent policière, un endormissement, voire une »dormition », sur leurs lauriers, croyant, comme dit ci-haut, avoir réussi leur mission, à savoir : celle d’avoir pacifié la ville de »Wallace », rappelez-vous-en.
C’est alors que, pendant que les policiers seraient en train de dormir sur leurs lauriers, ces forces du mal, soit dit sans prétexte apocalyptique, vont reprendre avec un regain de vigueur leur sale besogne.
Tenez ! , à l’instar d’un démon qui retourne avec force dans le corps d’un possédé d’où il a été délogé, la seconde condition de la ville de Kinshasa risque d’être pire, voire plus déplorable, que celle de l’heure actuelle.
Donc, le VPM en charge de l’Intérieur et Sécurité, pour ne pas parler des Affaires Coutumières, ne devait pas passer par les médias pour parler, avec large échos, de sa »stratégie » avant opération.
Il devrait plutôt prendre le chemin de la surprise en larguant ses policiers en »multiforme », je veux dire : pas en uniforme, sous le couvert de la nuit et à travers toutes les rues de la capitale, toutes 24 communes confondues…
Voilà ce qui constitue la formule appropriée pour la Police si vraiment elle tient à ramasser avec facilité ces hors-la-loi, qui n’ont que trop semé de la peur dans la ville, faut-il le dire à la manière de Jean-Paul Belmondo.
saint Germain Ebengo depuis Kinshasa