Walikale: Faute des sages femmes, le taux de mortalité maternelle et néonatale, élevé à Mpofi

A l’espace de 10 mois, plus de 17 femmes ont perdu la vie en accouchant  à Mpofi.  Les nouveau-nés ne sont pas aussi épargnés disent des sources sur place.  La cause, c’est la prise en charge à la santé maternelle et le manque   des sages- femmes. Le responsable   de cette structure appelle à un soutien matériel et  de formation pour  son personnel. Mpofi  est situé au Sud-ouest de  la ville de Goma,  à quelques 54 Km avant d’arriver à  Walikale -centre.

photo d’illustration d’une sage femme et un nouveau-né /Photo droits de tiers

Il est 15 heures et demi, nous sommes à Mpofi, lorsque nous assistons impuissamment  à  la sortie d’un corps sans vie  de  Marguerite Nyamumpenge.   Des cris de pleure   des femmes et hommes venus  du Centre Hospitalier de Mpofi  où un corps d’une femme, la quarantaine révolue,  Marguerite Nyamunge vient de perde  sa vie avec son bébé du sexe féminin.  Des informations à notre possession  indiquent que, c’est le  manque criant  de sages-femmes qualifiées qui est à la base.  Notre source  ajoute qu’ici, ce sont des infirmiers A2.  Généralistes qui assurent les accouchements  sans  formation spécifique ni  qualification.  Témoignage de l’infirmier Titulaire de ce centre, Mr Kubuya : «   Nous travaillons avec le moyen de bord et nous n’avons pas  de sages-femmes, ce qui occasionne parfois d’autres morts » se désole-t-il.  Pour Fiston Missona de la Societe Civile locale,  il ne se passe pas deux semaines sans qu’une femme perde sa vie, et les nouveau-nés également car  des infirmiers A2  s’en donnent pour le faire mais malheureusement ils ne maitrisent pas à la lettre les tenants et les aboutissements de l’accoucheuse.

Taux de la mortalité maternel est  élevé   

A en croire nos sources, en RDC, les indicateurs de santé maternelle néonatale et de l’enfant sont restés  très  dévorants. Il est vrai que,  de nombreux efforts ont été consentis dans ce secteur, mais le taux de mortalité maternelle dans le pays de Félix Tshisekedi  demeure trop  élevé. Pour  Dr Trésor Kashinde, les causes de cette situation sont  entre autres l’insuffisance des accoucheuses de formation A1 dans les maternités avec comme conséquence : « Ce sont les infirmiers  polyvalents de niveau A2 principalement, suivi des A3 qui assurent les accouchements dans la zone de santé  Walikale précisément à Mpofi.  Il n y a aucune sage- femme formée  » déclare-t-il en  ajoutant qu’ «  Alors que,  l’Assemblée Mondiale de 2005 avait désigné la sage -femme comme une  ressource humaine clé, pour atteindre les objectifs de la réduction de mortalité maternelle  d’ici 2015. En RDC parfois, le profil  de la sage -femme ne correspond pas aux normes et standards internationaux en la matière » a-t-il renchérie.

Des accoucheuses mal employés

Ce spécialiste soutient à ce sujet que,  l’accoucheuse du niveau supérieur, au profil proche des standards internationaux, est mal utilisée et non répertoriée au ministère de la Santé Public de la RDC. La province du Nord-Kivu les utilise  beaucoup plus dans les villes et territoires.  Les villages et  les coins  reculés de la province, elles sont rares, ces sages- femmes, spécialistes  à la matière avec comme conséquence grave ‘’ l’augmentation accrue des décès de  nouveau-nés et parfois de leurs mères’’. A Mpofi, il ne se passe pas deux  semaines ou deux  mois  sans enregistrer  la mort  d’un nouveau –né ou soit d’une femme  qui,  a voulu donne vie à un bébé.  Jusqu’à ce jour, peu de gens s’intéressent à  cette situation dans notre contrée. : « Médical Corps International  fournit des médicaments sur place, mais d’une manière très rare et les filles qui finissent dans cette option de sages -femmes préfèrent restées à Goma où il y a encore la vie  confie Wasso Misona,  Représentant de la Societe Civile locale ».

L’UNFPA fait de son mieux pour révéler les défis

Au regard de cette situation, le Fonds de Nations Unies pour la Population (UNFPA) à travers son programme sage -femme a multiplié des plaidoyers au niveau du ministère de l’enseignement pour l’adaptation de la formation aux standards de l’OMS, et de la Confédération Internationale des sages-femmes.  Contactée, Madame Esther Bwira, responsable de cette section  à  UNFPA/ Goma  renseigne que : « L’appui technique et financier de l’UNFPA au ministère de l’enseignement supérieur a abouti à la révision du curriculum de formation des accoucheuses du  niveau supérieur et à l’élaboration d’un programme de reconversion des infirmiers polyvalents en sages-femmes » explique-t-elle et de  poursuivre  qu’un autre point positif de cet appui financier de l’UNFPA est  l’arrêté ministériel consacrant la création de l’option sage-femme autonome de la formation de l’infirmier.  Une  disposition  qui marque selon elle,  un tournant décisif pour la République Démocratique du Congo  dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale.

Mettre au monde un bébé, un chemin de la croix

Ce qui est sûre, est qu’à Mpofi ,  jusqu’à ce jour,  mettre au monde un bébé   demeure un parcours  des combattants pour ces femmes  qui n’ont que leur bouche pour lancer  des plaider dans ce sens afin  le Gouvernement de la République et ses partenaires leurs  viennent  au secours   en engageant  des sages-femmes dans leur milieu  d’origine. Cela, dans le but  de rendre l’accouchement un exercice normal pour toutes les femmes vivant dans ce coin du territoire de Walikale.  Depuis le début de cette année en cours, plus de 17 femmes sont déjà mortes dans ce village, en donnant vie et  parfois leurs bébés succombent également nous confié l’Infirmier Titulaire Kubuya. Des morts de trop conclut  Fiston Missona car dit-t-il en ce 21e  siècle, aucune femme ne  devrait  plus mourir en donnant une vie  au nouveau-né.

De retour de Mpofi, Norbert Mwindulwa  pour Emergence Plus .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *