Peut-on sérieusement consolider la démocratie en RDC avec plus de 900 partis politiques ? Alors que les plus anciennes démocraties du monde, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, n’en compte que 2 chacune ! Nous savons tous que la très grande majorité de ces partis politiques congolais ne sont en réalité que des fan-clubs de leurs présidents-fondateurs respectifs et que les recrutements des membres se font le plus souvent sur base des affinités provinciales, tribales et linguistiques avec le leader.
Président ou patron du parti ?
La toute-puissance des présidents des partis, due au fait qu’ils sont les principaux, si pas les seuls, financiers des partis (les congolais n’aiment pas cotiser pour un parti politique) a comme conséquences, entre autres, le culte de la personnalité du président du parti, la culture de la flatterie, l’absence des débats contradictoires au sein de nos partis politiques. Le membre qui avance des idées qui vont à l’encontre ou qui s’éloignent de la pensée du président du parti devient tout de suite suspect aux yeux des thuriféraires de l’autorité morale du parti.
On est très loin des usages d’un parti réellement démocratique.
Il est évident que la RDC ne deviendra réellement un pays démocratique solide qu’au moment où nos partis politiques fonctionneront eux-mêmes de manière démocratique.
Comment démocratiser nos partis politiques ?
Comment rendre alors nos partis politiques démocratiques ? Nous pensons qu’il faudrait commencer par renforcer les conditions de création d’un parti politique, exiger son implantation sur l’ensemble du territoire national, assurer un minimum de financement public pour les partis politiques ayant atteint une certaine importance électorale, s’assurer de l’existence des débats démocratiques au sein des partis qui bénéficient du financement public, la définition claire d’une idéologie au sein du parti, l’autonomisation financière du parti par rapport au président à travers les cotisations statutaires des ses membres, etc. Voilà quelques pistes de réflexion ; mais le débat reste ouvert.
Thomas Luhaka Losendjola