Dans le cadre des activités liées à la clôture du premier trimestre au sein du Complexe Scolaire Minzoto, une école maternelle et primaire située au coin de l’avenue Beni, à Lemba/Righini, à Kinshasa, il a plu à sa directrice, madame Lydie Kadima, de faire appel à Gaël Mabanza, une conteuse congolaise hors pair, pour qu’elle conscientise ses écolières du primaire, sur les raisons afférentes à la conservation de la nature et protection de l’environnement.
Sa performance, qui a été l’exacte représentation de son livre intitulé : Dispute Interminable, Conflit Homme-Animal », qui paraîtra très bientôt, a eu lieu en guise de spectacle d’affiche, devant un public évalué à plus de 600 spectateurs, dont 355 élèves, une quarantaine de parents, sans oublier le corps enseignant.
Son instance narrative a eu lieu après un lever de rideau durant lequel les enfants ont presté à travers des recitations, des récitals de poèmes, des chants, des danses, des narrations historiques, sans oublier autres genres de spectacles.
La fin de sa riche performance, qui l’a été sous un fonds sonore à base de tambours, xylophone et maracas, métonymie oblige, a été suivie d’une double séance de questions et réponses durant laquelle elle a été en interaction avec les enfants.
Ses questions à l’intention de ces derniers, avec comme interface : l’histoire racontée, ont fait preuve, à travers leurs réponses, de leur parfaite assimilation du conte, mises à part les quelques zones d’ombre, selon qu’il s’est agi de la très vaste question de la forêt.
Foi sur leurs réponses aux questions de madame Gaël, »métamorphosée » en enseignante, une mission que lui confère l’objectif même de l’art de conter, il est question dans ce conte, d’un village en conflit avec les animaux de sa forêt, avec comme cause profonde : des activités forestières très abusives de la part de ses habitants, à travers des braconnage et des coupes exagérées des bois. Ce qui entraina des conséquences très néfastes dans la vie et survie des animaux qui, ayant vu leur milieu de vie menacé, et ne sachant plus à quel saint se vouer, prirent l’option d’aller voir le Chef du village par-devers lequel ils ont comparu autour d’un procès, riche en »couteaux tirés », entre eux et ces villageois.
Les zones d’ombre du conte dans lesquelles les enfants n’ont pas pu accéder, comprenez la vasteté de la question liée à la forêt, ont fait l’objet d’un vaste soulèvement de questions de leur part.
Il y a eu parmi les questions »phares », celle ayant porté la signature verbale de mademoiselle Lydie Mayambi, première année »A », qui a voulu savoir si sans la forêt il y aura de l’oxygène dans le monde ?
Dans sa réponse, madame Gaël, en Pédagogue de formation universitaire, à l’UPN, bien que dans le domaine des relations internationales, a trouvé de mots riches en écologie, science qu’elle maîtrise à la perfection, dans le cadre de son travail de conteuse, pour parler de la forêt comme étant une donnée indispensable à la vie, au même titre que, entre autres, les océans et les mers
»La forêt nous offre de l’oxygène, mais en dehors d’elle, il y a les mers et les océans qui remplissent la même fonction. Mais, il faut que les eaux et les forêts coexistent pour des raisons de l’équilibre.
Sans forêt, il y aurait donc insuffisance sur le plan de l’oxygène. Ajouter à ça la pénurie en »eau », cet autre »agent vecteur » de l’oxygène, le monde serait comme un homme sans poumon. Donc, nous sommes censés garder l’équilibre entre les deux. Car, les deux forment un tout.
Imaginez-vous qu’à l’heure actuelle où nous n’avons pas encore totalement perdu (que ce soit en termes d’eaux qu’en matière de forêts) on parle déjà du réchauffement climatique et, a fortiori, que deviendra le monde, le jour où disparaîtront nos eaux et nos forêts ? », S’est-elle interrogée.
Elle a cité le cas de la forêt Équatoriale dont elle a évoqué l’oxygène comme facteur contributeur à la respiration de tous les habitants de la terre,. Hommes et animaux confondus, où qu’ils soient.
Elle a dans le même ordre des choses déploré la fuite et disparition du guépard, l’animal le plus rapide du monde, que possédait la RDC, fuite du non à cause de sa vitesse, mais plutôt en raison de l’activité extractive forestière de l’homme qui a réussi à reduire son espace vital.
Mais, elle s’est quand même mis un petit bemol en tête au regard de la joie de.se »représenter » la présence renouvelée du rhinocéros blanc dans le parc Garamba.
Durant le bref entretien qu’il lui a plu de nous accorder au sortir de sa performance, elle a souligné le sens de sa présence dans ces festivités de fin du premier trimestre, non sans ses deux instrumentistes.
Il s’est agi pour elle, d »influencer de façon positive ces futurs cadres du pays que sont ces élèves du Complexe Scolaire Minzoto, dans le domaine de la Conservation de la Nature et Protection de l’Environnement.
Foi sur ses propos, riches en contenus, cette notion qu’on n’évoque pas dans des instances familiales, vaut la peine qu’on en parle à très haute voix dans des milieux scolaires.
»Nous étions donc venus ici au Complexe Scolaire Minzoto, porter haut notre voix, à l’intention des enfants, pour à la fois les conscientiser et les interpeller au sujet du fragile équilibre naturel qui prévaut à l’heure actuelle dans le monde », , a-t-elle souligné.
Sa conversation avec les élèves ont fait naître dans la tête de la plupart de ces dernières l’idée de devenir des environnementalistes, une fois adultes.
Au sujet de son ouvrage : »Dispute Interminable, Conflit Homme-Animal, dont la parution est pour très bientôt, Madame Gaël remercie les experts du Programme Scolaire Matériels Didactiques pour avoir reconnu en ce dernier le tout premier manuel scolaire qui sera mis à la disposition des établissements scolaires pour l’enseignement lié à l’Écologie.
Elle émet en même temps le voeu de voir les autorités du ministère de l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté, dans leur ensemble, porter mains fortes à la promotion de cet ouvrage, qui sera très bientôt largué sur le marché ; en faire large échos en tant que manuel scolaire, ainsi que prendre à coeur cette question, selon que ça relève en premier lieu de leur responsabilité, en tant qu’instance en charge de l’éducation des enfants.
Donc, cet ouvrage, faut-il le témoigner de vive voix, vient ouvrir aux enfants la porte de la nouvelle citoyenneté au regard de la protection de l’environnement.
La jeune conteuse demande donc aux autorités en charge de l’éducation des enfants de la RDC de peser de tout leur poids pour que ce livre soit officiellement classé parmi les manuels scolaires en vigueur en République Démocratique du Congo.
»C’est afin que chaque enfant en comprenne à la fois l’importance et le contenu », a-t-elle déclaré.
Madame G.M. sollicite du gouvernement congolais de prendre l’ouvrage en charge en vue de sa distribution dans toutes les écoles de la République Démocratique du Congo.
Du point de vue de
la place de l’écologie à l’école, madame Gaël a parlé de cette dernière comme ayant pour valeur, celle d’inciter les écoliers congolais du primaire de projeter d’emboîter, une fois adultes, les pas aux études liées à l’environnement.
»Parce que beaucoup sont encore ignorants qu’il existe des universités avec des facultés d’Écologie. Donc, c’est pour éveiller leur conscience par rapport à cette question.
Parce que la forêt et les eaux font partie de nos ressources que nous avons et, donc, pourquoi pas faire des études sur ça, surtout vu sa facilité d’accès. Donc, avec l’écologie ou l’environnement, c’est vraiment très palpable chez nous, dans la mesure où ils ne manqueront pas des lieux de faire des travaux pratiques et des stages, parce que nous avons une grande forêt », a-t-elle mis les points sur les »i », avant de nous en toucher un mot sur la forêt Équatoriale :
« La forêt Équatoriale regorge au total six pays d’Afrique (La République Démocratique du Congo, le Congo Brazzaville, le Gabon, la Guinée Équatoriale, le Cameroun et la République CentrAfricaine) avec au total 530 millions d’hectares et dont la part du lion ne se trouve nulle part ailleurs qu’en RDC. Les choses étant ce qu’elles sont, pourquoi pas nous-mêmes faire des études sur ça, au lieu de laisser cette opportunité aux autres qui viennent d’ailleurs nous influencer et nous donner des leçons d’école, pendant que c’est plutôt à nous de leur apprendre : c’est quoi la forêt ?. Voilà donc ce qui constitue notre souci de booster la jeunesse congolaise sur les études liées à l’environnement ».
Même son de maracas chez la Directrice, Chef d’Établissement, madame Lydie Kadima, qui n’a pas ménagé ses mots pour nous livrer ses impressions :
« Ce que madame Gaël fait fait partie de ce que nous faisons. Chez nous il est par exemple interdit aux enfants d’amener des bouteilles plastiques. Quoi de plus normal, pour nous qui avons la même façon de voir les choses qu’elle, que de porter notre choix sur elle ?
Donc sa prestation a été pour nous quelque chose de louable sur le plan pédagogique et surtout une sorte de clou qui nous a aidés à enfoncer un peu plus sur ce que nous avons toujours eu à répéter aux enfants. », mots de madame la Directrice, riche en reconnaissances.
Ange Mankonko est institutrice au sein du Complexe Scolaire Minzoto, fonction qu’elle remplit de commun accord avec celle.d’actrice de la protection de la nature.
Elle a, elle aussi, eu voix à ce long chapitre lié à l’Écologie.
Elle a aimé l’interaction que madame Gaël a réussi à établir avec les enfants, mais aussi l’intérêt et l’attention que ces dernières ont eu à attacher à la fabuleuse histoire qui leur a été racontée par celle que l’on peut désormais surnommer la »La Fontaine » de la République Démocratique du Congo.
C’était au point qu’elles ont été capables à la fois de répondre à la lettre aux questions qu’elle a eu à leur poser et à soulever à leur tour des préoccupations par rapport à là où il y avait des zones d’ombre, vu la complexité de la question forestière comme ci-haut souligné.
Pour l’institutrice Ange Mankonko, madame Gaël a réussi à capter comme il faut l’attention des enfants. Elle a souhaite qu’elle puisse revenir une autre fois et cette fois-là, avec la problématique de nos eaux, aujourd’hui transformées en déversoir de toutes sortes d’ordures.
En sa qualité d’Éducatrice, elle a promis de mettre la main dans la pâte, dans le cadre de la protection de la nature et de contribuer à sa vulgarisation.
»Parce que, si aujourd’hui nous détruisons nos forêts et nos eaux, ce sera un chaos pour le monde entier », a-t-elle fait savoir, avant de s’adresser à madame la ministre d’État en charge de l’Environnement et Conservation de la Nature :
»Ce que je peux dire à la ministre d’État chargée de l’Environnement et Conservation de la Nature, son Excellence Ève Bazaïba, c’est de renforcer des mesures d’application sur la protection de la nature, en vue d’éviter tout ce qui a trait à la destruction et à l’utilisation abusive de notre foret et de nos eaux que nous devons proteger (aussi bien leurs espaces que leurs espèces).
Il serait donc de bonne guerre pour la Gardienne de l’environnement congolais d’imposer dans toute leur rigueur des mesures irréfragables pour une meilleure protection du patrimoine environnementale de la République Démocratique du Congo.
« À l’heure actuelle nous avons beaucoup perdu à cause des déboisements.’’, a-t-elle déploré.
Le Complexe Scolaire Minzoto où elle est Institutrice, sous la direction éclairée de madame Lydie Kadima, est une école qui prône l’élitisme. C’est ce qui justifie même la raison d’être de sa dénomination, qui veut tout juste signifier « Étoiles », dans la langue de La Fontaine.
‘ »Be your own star, and together we’ll shine », .disent les anglophones.
Ce qui signifie en Français : sois ta propre étoile et ensemble nous brillerons ».
En termes clairs, les élèves du Complexe Scolaire Minzoto sont des étoiles, dont beaucoup brilleront demain dans le domaine de l’environnement.
Saint-Germain Ebengo, depuis Kinshasa