Le Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa a servi de cadre, durant trois jours : mardi 12, mercredi 13 et jeudi 14 septembre, à la 8è édition de la Grande Rentrée Littéraire.
Une trentaine d’auteurs, ainsi que libraires, bibliothécaires, bouquinistes et autres opérateurs du livre ont marqué avec succès leurs présences à ce grand rendez-vous littéraire.
Cette rencontre de trois jours a été riche en exposés de la part des auteurs, en expositions sous les stands des libraires, bibliothécaires et bouquinistes, ainsi qu’en déclamations poétiques.
Le grand romancier Patrick Bassham, en provenance du Grand Kivu, précisément à Goma, a été parmi les auteurs présents à cette rentrée, avec, dans sa valise littéraire, son tout nouveau roman, 147 pages, publié aux éditions Kivu Nyota, sous le titre : COEURS SANS VIES.
Sa présentation par le poète Bukasa de Goma et son vernissage par Richard Ali, Directeur de la bibliothèque du dit centre, ont eu lieu dans la salle de lecture de cette dernière.
C’était devant des têtes couronnées, tant de Kinshasa que du Kivu, parmi lesquelles on a noté sur la première travée des chaises la présence du bourgmestre de la commune de Lingwala, Norbert Muchiga Zihindula.
COEURS SANS VIES est un roman tragique qui a pour cadre la ville de Goma et comme personnages centraux Jude, sa femme Diane et son cousin Michou, le fils de sa tante paternelle qu’il hébergeait chez lui, sans savoir que celui-ci sortait et couchait avec sa femme, durant ses absences et missions de service.
Parce qu’il travaillait dans une Ong des droits de l’homme où il était béneficiaire de pas mal de missions.
Michou avait réussi à faire avec la femme de son cousin deux enfants que ce dernier croyait lui appartenir.
L’histoire de ce couple est la part d’ombre de la récente époque où la ville de Goma et la localité de Kishishe étaient les théâtres de l’invasion du groupe M23, auquel Michou, ce cousin de Jude, avait fini par adhérer sous le couvert d’un silence absolu.
Au-delà de se servir de la femme de son cousin, il avait en plus comploté pour lui faire perdre son travail par de fausses accusations.
Il avait, pour réussir son plan, sollicité l’entremise du confrère de service de Jude, lequel avait fini par le remplacer à son poste.
Le chômage lui imposé par ses deux détracteurs l’avait transformé en un taxi-motard, aucune de tentatives de ses demandes d’emploi n’ayant réçu une suite favorable.
C’est plusieurs péripéties plus tard qu’il se vit relevé de cette situation précaire à travers un emploi plus prestigieux que celui que son cousin lui avait fait perdre.
Ce qui lui valut de »convoler en secondes noces » avec une autre femme, Ingrid, une ex-étudiante en Sciences de la Santé à l’ULPGL, Université Libre des Pays des Grands Lacs.
Ingrid est une femme, à cette époque étudiante, que Jude avait prise sur sa moto, comme simple cliente, à partir de la porte de l’université, destination : Centre-ville.
C’est à sa descente que la jeune étudiante se rendit compte qu’elle avait oublié d’apprêter de l’argent dans son sac.
Jude, en homme à la fois pacifique et compréhensif, avait évité de chercher noise à la demoiselle qu’il laissa partir sans payer.
La future licenciée en Science de la Santé, se sentant bouleversée, avait pris soin de prendre le numéro de Jude.
C’est comme ça qu’ils finirent, via des moyens téléphoniques, par approfondir leurs relations jusqu’au mariage.
Michou n’avait pas laissé Jude tranquille, qu’il jalousait à cause de ses qualités et réussites dans la vie. Il continuait à le surveiller à la loupe.
Le jour de son mariage avec Ingrid à la maison communale, il avait, en complicité avec Diane, désormais devenue sa femme officielle, utilisé son confrère du M23, un sujet rwandais, pour éliminer Ingrid durant la célébration nuptiale.
Diane, dont le moral n’était plus au beau fixe, à cause de tout qu’elle a fait à Jude, avait fini par désister en secret à ce complot, sans tenir Michou informé.
Mais, dommage !, aucune de tentatives téléphoniques, pour joindre son ex-époux afin de pouvoir les sauver du désastre qui se préparait, n’avait abouti.
Jude ne décrochait pas parce qu’il voulait l’oublier toute sa vie.
C’est alors que le jour « J », Diane va s’amener elle-même dans la salle communale jusqu’à l’endroit où se trouvaient les mariés et l’officier civil.
C’est là qu’elle fut atteinte du coup de balle qui avait été destiné à sa rivale Ingrid à laquelle elle a tenu à servir de bouclier.
Elle sera morte, quelques instants plus tard, à l’hôpital de La Charité Maternelle.
La police avait réussi à arrêter l’homme du M23, auteur de cet horrible assassinat, ainsi que Michou lui-même, qui se trouvait dans les parages de la maison communale à partir d’où il commandait à distance.
Ils ont été transférés, avec trois autres rebelles arrêtés deux semaines plutôt, de la prison centrale de Munzenze à Goma, à l’auditorat militaire de N’dolo, à Kinshasa, lieu qui marque la fin de ce roman.
Jude et Ingrid avait pardonné à Michou, qu’ils allaient voir en prison, et établi la paix avec Diane qui avait tout confessé dans son lit de malade, quelques instants avant de mourir.
Pour le Bourgmestre Norbert Muchiga que nous avons contacté à l’issue du vernissage, COEURS SANS VIES est un roman pour le changement des comportements et dont la paix constitue la seule ligne directrice.
L’homme d’État en charge de la commune de Lingwala, originaire du Sud-Kivu, a eu des mots justes pour féliciter ce jeune auteur qui a réussi à porter sa plume pour évoquer à l’intention de ses lecteurs ce qui se passe dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Patrick Bassham a écrit beaucoup d’autres romans et parmi eux : »Je voudrais devenir prêtre », »Trahison », »Le serment du prince », »Dois-je répudier ma femme ? », « Le regard empoisonné ».
En plus des romans, il est auteur d’une nouvelle : »La punaise du cœur » ; d’un récit : L’homme que je voulais épouser » ; d’une biographie : »Deuxième chance »’, sans oublier ses deux contes : »Kipalanga » et »Les deux frères et la fleur de la montagne ».
Saint-Germain Ebengo depuis Kinshasa