Angel a été victime d’une violence sexuelle combinée d’un inceste à maintes reprises. Elle sera engrossée et chassée de sa famille élargie. Voulant avorter tel que dit le Protocole de Maputo, sa famille va la traiter de tous les maux car le code pénal de la RDC condamne cet acte et les us et coutumes le diabolisent. Aujourd’hui, elle mène une vie difficile des prostituées. Son rêve d’une infirmière qui sauve des vies humaines tourne mal.
Angel (un nom d’emprunt), la vingtaine révolue, teint clair et d’une figure ravissante, taille moyenne a été victime d’un viol de son neveu à Mudja, une localité située au Nord de la ville de Goma. Cet acte horrible lui a été commis plusieurs fois par son neveu. Mudja est à plus d’une dizaine de kilomètres dans le territoire de Nyiragongo. Elle a vécu avec ce secret depuis plus de deux ans et aujourd’hui, elle a jugé mieux de libérer sa parole, mais cela encore d’une manière secrète « j’ai subi chaque jour des violences sexuelles de la part du fils ainé de mon oncle partenaire qui était aussi mon tutelle, je lui avais dénoncé à la maison, mais sa mère prenait toujours sa défense » déclare-t-elle. En effet, cette jeune mère d’un garçon de trois ans est orpheline de père. Après l’obtention de son diplôme d’Etat à Kitchanga dans le Masisi, sa mère a jugé bon de l’envoyer chez son oncle paternel qui vit dans les périphéries de Goma pour poursuivre ses études.
Angel, très belle de sa créature
D’une figure belle par sa nature et de taille olympique, Angel sera convoitée par le fils ainé de son oncle et ce dernier lui sollicitant des relations sexuelles clandestines « Il entrait dans ma chambre sans porte chaque nuit et me palpait jusqu’au sexe. Je l’avais dénoncé plusieurs fois, ses parents le défendaient bec-ongle toujours » explique-t-elle en continuant jusqu’à ce que j’avais cédé de faire l’amour avec lui car j’étais aussi excitée avec ses attouchements dans mon vagin. La jeune fille, alors étudiante tombe enceinte et va proposer à ses responsables de se débarrasser du fœtus pour poursuivre ses études. Elle en parle plus « la femme de mon oncle a refusé que j’avorte pourtant en me qualifiant de pute et de sorcière, c’était le début d’un cauchemar de continuer de vivre avec ce fœtus dans mon ventre qui me défilait les images du viol et en même temps des conseils de ma pauvre maman, qui voulait à tout prix que je décroche mon diplôme universitaire me revenaient » sanglote-t-elle en essuyant des larmes aux yeux.
Tout va très vite pour elle, mais en mal.
Angel va décider d’aller vivre chez une vieille dame venue de leur village, qui vit à Kilidjuwe, un autre quartier populaire de Goma « C’est –là que, la vie va tourner à une à un phantasme, sans argent ni appui, j’ai été obligée de me livrer dans la débauche, la prostitution, les boissons pour chercher à manger » relate-t-elle en ajoutant jusqu’à ce jour ma vie va de mal en pis. Cette histoire drôle est restée secrète jusqu’à ce jour. Interrogé, la mobilisatrice au sein de Dynamique des Femmes Juristes en sigle DFJ, une ONG qui milite pour la promotion de la femme, Génèrose Wenga soutient qu’une femme violée, victime d’inceste ou celle dont sa grossesse met en danger sa vie et sa santé physique, peut solliciter un avortement sécurisé. Cette Juriste de formation dit se basée du protocole de Maputo, que notre pays, la RDC a ratifié et publié au journal officiel. Elle plaide pour une harmonisation avec la loi qui pénalise l’avortement et laisse une brèche aux néophytes de qualifier la victime du viol d’une sorcière « cette loi a été adoptée le 11 juillet 2003, le protocole de Maputo aussi appelé la charte des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique » nuance-t-elle en continuant que, ceux-ci leurs garantissent le droit de participer au processus politique, l’égalité sociale et politique avec des hommes , une autonomie améliorée dans leurs décisions en matière de santé et des mutilations génitales féminines.
L’avortement, un acte condamnable selon la loi
Par contre cette responsable au sein de DFJ reconnait sagement que, la loi congolaise n’autorise pas l’avortement sous toutes ses formes et le châtie. Maître Génèrose Wenga revient sur les explications du code pénal congolais en cette matière « notre code pénal n’autorise pas l’avortement, il reste un acte incriminé par conséquent, il constitue une infraction aux yeux de la loi. Sauf l’avortement thérapeutique, autorisée par le code de déontologie médicale » insiste-t-elle.
Sa modification d’avère impérieux
Hawa Ngubura, une militante féministe de Goma relativise quant à cette situation et propose que, les ONG qui militent pour les droits de la femme puissent continuer à plaider pour l’harmonisation des lois nationales en les conformant aux instruments internationaux ratifiés par notre pays sur ces droits de la femme. Elle nous confirme qu’elles ont déjà débattu autour de la question d’avortement en RDC lors des différents ateliers de formation tenues à Goma, mais beaucoup restent à faire « nous avions échangé avec les praticiens Juristes lors de nos différentes sessions de formation sur les droits du protocole de Maputo, qui autorise l’avortement médicalisé alors que, notre code pénale le pénalise, un véritable challenger contre les droits de la femme en RDC » regrette-t-elle. Il faut dire que, la vie d’Angel et son garçon de trois ans va mal ainsi que ses études ont été interrompues. Elle mène une vie des prostituées dans les maisons de tolérance de Kilidjuwe. Son rêve de devenir une infirmière tourne au cauchemar. Un véritable revirement de la réalité sociale dans notre pays, la RDC.
Norbert Mwindulwa