Nord-Kivu : Quand la communauté hunde de Masisi s’inscrit sur le chemin de la paix

Entraîner depuis des décennies dans un cycle infernal de violence contre des membres de sa communauté et même la reprise des conflits armés du M23 cette année 2024, les hundes, dans le territoire de Masisi, dont ils sont autochtones, ses fils et filles ont opté pour la paix et la cohabitation pacifique avec d’autres tribus, jadis ennemis, en vue de booster leur économie et développer leur entité par la relance socio-économique de ce territoire.  Mwami Nicolas Kibanja Kalinda, Chef de la Chefferie des bahunde et honorable député provinciale au Nord Kivu en témoigne.

 Papy Okito Teme: Honorable Mwami bonjour! Sous votre règne votre Chefferie l’une de deux plus importantes de Masisi est passée de l’instabilité à la stabilité intercommunautaire en dépit de cette recrudescence du conflit armé du M23. Comment vous y êtes arrivé ?

Mwami Nicolas Kibanja : En ma qualité de Mwami et chef traditionnel de toute la population de ma Chefferie comprenant d’autres tribus à part le hunde, nous avons lancé des processus de sensibilisation et d’échange entre communautés. Les notables, les leaders de la société civile locale ainsi que toutes les couches de la population ont été associés. L’objectif était de réfléchir sur les mécanismes à mettre en pratique afin d’asseoir une véritable paix et cohabitation pacifique sans lesquels, le développement de la chefferie et de notre territoire était voué à l’échec. Et cela a réussi.

Papy  Okito Teme: A ce jour, quel est le résultat ?              

MNK : Certains fils et filles de la tribu hunde par exemple ne pouvaient pas partager, cultiver, échanger les affaires avec des hutus, tutsi, etc. Présentement, ils le font aisément. Il s’est installé d’une manière automatique, une véritable cohésion entre communautés. Et la suite de cette cohésion sociale l’on peut voir la relance des activités agropastorales, la réhabilitation des sentiers champêtres et biens d’autres infrastructures d’importance communautaire comme (marchés, écoles, routes, ponts, structures de santé, …). Des villages qui étaient devenus déserts suite à des guerres se sont recréés et aujourd’hui Masisi et si on mettait fin à ce conflit armé actuel du M23, la nourriture proviendra de ma chefferie pour alimenter Goma et le  Nord-Kivu.

Papy  Okito Teme : que faites-vous afin de consolider ses acquis dans une région où l’instabilité sécuritaire n’a pas dit son dernier mot ?

MNK : Notre grande force, c’est cette volonté commune et partagée qui tous les habitants de ma chefferie. Il y a l’interdépendance et une solidarité communautaire qui donnent goût à la vie au village. C’est grâce à cela d’ailleurs que les communautés ne versent plus dans les groupes armés comme c’était le cas il y a plus de vingt ans. Au-delà de ça, nous avons un seul ennemi commun, le sous-développement, l’insécurité et la pauvreté des citoyens ordinaires. Là, nos efforts sont toujours mis en commun pour des bons résultats communs car le défi reste grand dans cette partie Est de la République Démocratique du  Congo, où l’instabilité sécuritaire n’a pas encore disparue.

Papy  Okito Teme : Honorable Mwami Nicolas, Echo d’opinions vous remercie.

MNK : C’est plutôt moi qui vous dis merci !

Propos recueillis par

Papy  Okito Teme

 

 

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