Goma : La consultation prénatale et l’accouchement dans des maternités rabaissent sensiblement des cas des fistules obstétricales.

Le Docteur Jonathan Mulangi, Médecin Directeur du centre Hospitalier Charles Bisengihimana du camp des Policiers  de Munzenze.  Il donne ses satisfactions de voir  les cas des fistules obstétricales  ou fistules  liées  à l’accouchement  connaissent  une baisse remarquable  car les malades viennent de moins en moins et l’hôpital met ses efforts pour en  prévenir. Il nous a accordé une interview à son bureau à Goma ce 23 Mai 2019.







Emergence plus : Les nations unies décrètent chaque 23 mai, la journée internationale pour l’élimination de fistule  obstétricale. Votre centre hospitalier prend en charge ces cas, est-ce qu’on peut en savoir,  quelles statistiques disposeriez-vous actuellement ?

Jonathan Mulangi : en dehors de la province du Nord-Kivu, nous avons  réparé 85  malades et à  Goma, nous avons traité 21 patientes de ces cas de fistules liées à l’accouchement. Pendant la campagne en cours, sept  autres patientes sont préparées pour les opérations.

Emergence plus : comparativement à l’année dernière, au regard de vos statistiques avancées, pensez-vous que,  cette situation évolue dans le bon sens  ou non?

Jonathan Mulangi : la situation va bon train car notre hôpital  ne s’est pas concentré seulement sur la réparation des fistules, mais nous avons aussi mis nos efforts dans la prévention. Depuis 2003 jusqu’à ces jours, nous nous mettons  dans ces réparations en même temps sur le champ de la prévention. Au fil des années, nous constatons une amélioration  en termes des malades reçues  dans notre hôpital. Les  cas que nous recevions les années passées deviennent donc moins nombreux.

Emergence plus : c’est auprès de qui, faites-vous cette sensibilisation pour une meilleure prévention ?

Jonathan Mulangi :   elle se fait  dans la communauté,  aux professionnels de santé. Nous essayons de travailler avec les leaders communautaires,  des différentes couches des communautés du Nord-Kivu. Pour ces professionnels de santé, on se focalise sur la formation de ces derniers, donc les accoucheuses, les médecins sur les bonnes pratiques de l’accouchement  et on nous équipe  en équipement nécessaire pour faire un accouchement  sécurisé. C’est notre manière de contribuer à la lutte contre la fistule obstétricale.

Emergence plus : Docteur, qu’est ce qui serait à la base de  la fistule obstétricale ?

Jonathan Mulangi : elle est appelée fistule obstétricale, c’est une fistule liée à l’accouchement. Un accouchement qui n’est pas fait  dans des bonnes conditions peut entrainer  une fistule. Certaines cultures encouragent les femmes à accoucher dans leurs maisons, dans leurs champs, une pratique qui expose la mère à développer une fistule obstétricale.  D’autres facteurs notamment  le fait que,  les formations hospitalières s’éloignent  des femmes en grossesse. Elle va commencer son travail loin de l’hôpital, son arrivée en retard  à l’hôpital l’expose au développement de cette fistule.  La femme peut déjà être  dans la formation médicale, mais l’équipe sensée la prendre en charge n’a pas d’outils appropriés pour faire un bon accouchement  et par moment ne maitrise pas les tenants et les aboutissants  de cette expertise, la femme peut se retrouver dans cette situation de fistule obstétricale également.

Emergence plus : Avez-vous un message particulier à lancer   à la communauté ?

Jonathan Mulangi : j’encourage les femmes enceintes à  suivre les consultations prénatales. Je leur demande  d’aller accoucher dans des formations médicales sérieuses  et non dans leurs maisons familiales. Dans ces formations, il  y a de personnel compètent,  qui maitrise leur domaine de travail  et il est équipé pour  protéger contre toutes conséquences graves liées aux accouchements. Je suis d’avis qu’on ne peut pas mourir en donnant une vie. Nous les appelons à venir car  traitons ces cas des fistules obstétricales gratuitement.

Propos recueillis par Norbert Mwindulwa

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